Huile 62 ( 33 x 41 ) : Fruits d'automne

J'ai conservé dans ma coupe cuivrée
Un succulent souvenir de l'été .
Quelques pommes triomphantes aux joues vermeilles,
Des grains gonflés de rayons de soleil.
Pour nuancer le tout, j'ai ajouté :
Une orange dans sa rugueuse livrée,
Des poires oblongues et aux coeurs étoilés.
Je m'enivre de tous ces parfums mêlés .

Huile 61 ( 33 x 41 ) : Le Coquelicot

Groseille éclatée dans la chaleur de l'été,
Ou voile faseillant dans la brise veloutée,
Comme celle sanglante d'un vaisseau égaré
Rôdant sur un océan d'herbe, démesuré,
Le coquelicot surveille son bouton caréné
Qui emprisonne le rose tutu froissé
D'une nouvelle fleur qui viendra remplacer
Sa jupe d'écarlate quand il sera fané .

Huile 60 ( 46 x 35 ) : Souvenirs normands ( dispo )

L'été, en Normandie, nous partions en forêt
Et là, l'après midi, nous marchions, enchantés,
Sachant qu'à notre retour un festin attendait :
Camembert bien fait à la croûte fleurie
Parsemée çà et là de taches de rousseur,
Pain chaud et croustillant faisant chanter sa mie,
Accompagnant le cidre avec sa bonne humeur,
Pétillant de mille bulles et de nuance ambrée .

Huile 59 ( 38 x 46 ) : Arcachon

Perchée sur ses échasses,
La cabane tchanquée
Surveille les pinasses ,
Par le flot balancées .

Huile 58 ( 50 x 61 ) : Retour de pêche (dispo )

Les mouettes en une pluie grêleuse
S'abattent dans la mer houleuse,
Poursuivant follement de leurs rires moqueurs
Le chalutier pansu dansant dans la fraîcheur,
Gourmandes alléchées par l'odeur du poisson
Espérant des reliefs de quelque moussaillon .

Huile 57 ( 55 x 46 ) : Le cabaret champêtre

Après avoir passé la semaine à l'usine,
On prenait rendez-vous à l'étang de l'Ursine .
Emile nous apportait quelques bonnes bouteilles .
On parlait du boulot, et il tendait l'oreille .
Et quand le gros Paulot avait vidé des verres,
Il refaisait le monde à l'endroit, à l'envers .
Charles et Pierre l'écoutaient en s'échauffant un peu
Argumentant ensuite tous deux à qui mieux mieux
Sous l'oeil paternel du vieux Monsieur François
Qui n'en pensait pas moins mais qui en restait coi .

Huile 56 ( 46 x 55 ) : Les barques

Posées sur les galets polis,
Fraîchement repeintes depuis
Qu'elles sont revenues de la pêche
Nez pointés droit vers l'aventure
Là , sous le ciel bleui d'azur
Les barques rêvent de longs voyages .
Sous le coton blanc des nuages
La brise iodée les allèche .

Huile 55 ( 38 x 46 ) : Des larmes ?

Je suis une poupée de chiffon
Comme on le dit dans la chanson .
Sans tout ce luxe, je me morfonds
Lui seul me procure des frissons .
On me dit quelquefois futile,
Que tout cela est inutile .
Mais que savent-ils de mon âme
Ceux qui ainsi souvent me blâment ?

Huile 54 ( 46 x 38 ) : La rizière ( dispo )

La rizière frémit sous le vent ondoyant .
Alors, l'homme s'assoit et l'espace d'un instant,
Mesure l'amplitude de la tâche qui l'attend .
Près de lui, la bouche bée du vieux sac abyssal
Avalera bientôt la récolte estivale .
Mais pour l'heure, il profite de la brise matinale .
La chaleur de ce  jour et puis l'humidité
Lui mangeront bientôt et le dos et les pieds .
Mais il doit accomplir son oeuvre herculéenne
Pour nourrir sa famille et quelque soit sa peine .

Huile 53 ( 55 x 46 ) : Africa ( dispo )

Ennuagée d'orange comme un soleil levant,
La femme noire porte l'espoir d'une Afrique souveraine
Déliée de tous les jougs des colonies anciennes .
Elle prépare sereinement l'avenir de ses enfants .

Huile 52 ( 33 x 41 ) : Convulabstraction ( dispo )

L'éclair a foudroyé l'arc-en-ciel
Faisant exploser toutes ses couleurs
Qui, s'élargissant en gouttes plurielles,
Sur la palette s'épanouissent en fleurs .

Huile 51 ( 61 x 50 ) : La venelle ( dispo )

Serrées l'une contre l'autre comme des petites soeurs ,
Les gouttières au front en guise d'accroche-coeurs,
Vieux murs brunis ou joues rosies par le soleil,
Les jalousies baissées pour un demi sommeil,
Elles s'abritent sous leurs casquettes de tuiles rondes,
Les maisons de la rue que la touffeur inonde .

Huile 50 ( 65 x 46 ) : Février 2012

Le canal est glacial

De Gardouch à Laval.

Le canal du Midi

Est figé dans son lit .

Par le froid poignardé

Il ne peut plus danser .

Même le vent d'autan

En a perdu son chant .

Et les pieds dans la neige,

Dressés comme des cierges,

Les platanes de la berge

Y paraissent tout beiges .

Huile 49 ( 50 x 50 ) : La lessive

Au loin, le coq criait son cocorico rauque ,

Annonçant le lundi, journée de la lessive .

La semaine durant , dans le baquet en bois,

Le linge avait trempé . Maman l'avait frotté ,

Manches retroussées aux coudes et à cadence vive ,

Sur la planche blanchie, faisant chanter la voix

De la brosse à chiendent sur l'étoffe mouillée ...

Du champignon dressé de la grande lessiveuse

S'échappera bientôt l'eau bouillante et laiteuse .

Puis il faudra charger la petite brouette,

Passer par la ruelle qui conduit au lavoir

Et là, dans la rivière, sous le bruit du battoir

Rincer dans le courant torchons, draps et serviettes .

Mes souvenirs résonnent aux sons de cette époque .

Huile 48 ( 50 x 60 ) : Savoir ( dispo )

Dans la lumière tamisée du soir

Reposent de vieux livres racornis.

Ce sont peut être des grimoires

Pleins de secrets nichés dans l'oubli .