Elle parsème par-ci, par-là dans un subtil jeu
Des gouttes de soleil sur la panse vernissée
Des deux pichets veillant sur quelques fruits posés .
Sur le mur reste la trace à peine esquissée
De leurs ombres, petites âmes , peu à peu effacées .
Tout comme l'arc-en-ciel fait fuir la pluie .
J'ai toutes ses couleurs: le coquelicot
De ma crête, le jaune d'or de mon dos,
Le blanc neigeux, l'aigue-marine de ma queue .
Mon large poitrail garde encore un peu
De ce vert terreux de la nuit passée
Adouci, parfois par des touches de violet .
Sentez donc mon parfum .
Quel sera le trouvère,
Quel sera le poête,
Peut-être un séraphin,
Qui chantera ma splendeur,
Ma fragrance qui entête ?
Je suis une noble fleur .
C'est comme un grand feu d'artifice
Dans la nuit profondément bleue
Ils s'élèvent droit vers les cieux
Ils fusent, majestueux, les lys .
Au moment où le ciel devient rouge flamboyant
La nature s'arrête l'espace d'un instant
Pour regarder béate ce spectacle étonnant
Peut-être le dernier spasme d'un monde décadent
Les ombres s'étirent et se fondent en or
Donnant un air précieux à ce nouveau décor .
Ils surveillent le troupeau d'antilopes qui broutent.
Leur assaut déclenchera bientôt l'épouvante
Parmi les impalas, méfiants et à l'écoute .
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